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GUIDE FERLD 2012
Envie de vous élever au dessus de la forêt?
Rendez-vous au réseau de sentiers pédestres des
collines d’Hébécourt (carte p.59). Près de 10 km de
sentiers sillonnent la zone écologique des Hautes-
collines d’Hébécourt, un secteur qui fait partie de
la zone de conservation de la FERLD. Cette zone
contraste avec le paysage environnant par ses
pentes abruptes et ses affleurements rocheux.
Du haut de ses 382 mètres, le Mont Monsabrais
est le plus haut sommet de la FERLD. Différents
belvédères vous permettront de contempler tour à
tour les lacs Hébécourt, Duparquet et Monsabrais,
et un refuge vous invitera au repos.
Du haut des belvédères, profitez d’une pause pour
observer le paysage. La forêt n’est pas un tapis
uniforme : on distingue des taches de couleurs et
de textures différentes. Il s’agit d’une mosaïque de
peuplements de composition et d’âges différents
qui est le résultat de l’hétérogénéité du sol et
des perturbations qui ont façonné le paysage, les
principales étant le feu et les épidémies d’insectes.
LA FORÊT BORÉALE,
TERRE DE FEU
Depuis 400 ans, on a recensé 82 feux sur le
territoire de la FERLD. Les 8 plus importants sont
présentés sur la carte (p. 57). Le plus ancien date de
1760 et couvre une grande partie du territoire. Plus
récemment, 1923 a été la plus importante année
de feu du 20
e
siècle qu’ait connu le Québec, et la
FERLD n’y a pas échappé : le quart du territoire y
est passé. Le réseau de sentiers qui vous a mené
jusqu’ici sillonnait d’ailleurs une partie du feu de
1923.
Cette diversité de feux qui ont généré des
peuplements d’âges différents a permis aux
chercheurs associés à la FERLD d’étudier la
succession forestière, c’est-à-dire les changements
dans la composition forestière qui ont eu cours
sur une période de 230 ans après le passage
du feu. Règle générale, les jeunes peuplements
sont composés d’espèces pionnières qu’on dit
intolérantes à l’ombre, c’est-à-dire qui ne peuvent
croître que dans des milieux assez ouverts, comme
après le passage d’un feu : le peuplier faux-tremble,
le bouleau blanc et le pin gris. Avec le temps, des
espèces plus tolérantes à l’ombre, comme le sapin
baumier et l’épinette blanche, s’installent sous la
canopée et forment un étage intermédiaire.
Lorsque l’intervalle entre deux feux dépasse la
longévité des espèces pionnières, ces dernières
meurent, laissant des ouvertures dans la canopée.
Des espèces plus tolérantes à l’ombre, souvent le
sapin baumier ou l’épinette blanche, prennent alors
le relais. Environ 100 ans après feu, on observe
donc des peuplements dont la composition est
mixte. Si aucun feu ne survient, la composante
résineuse devient de plus en plus importante, et
le thuya prend de plus en plus de place (Arrêt 5).
LES SENTIERS DES COLLINES D’HÉBÉCOURT :
METTRE LA FORÊT EN PERSPECTIVE
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A R R Ê T
© Philippe Duval