Régimes des feux et sérotinisme chez le pin rouge
Cicatrice
typique laissé par le passage du feu
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Contrairement
à certaines îles qui nont pas brûlés depuis très longtemps, dautres
ont connu une fréquence de feux très élevée. Par exemple, une île du Lac
Duparquet a connu cinq feux depuis 200 ans (fig. 1; Bergeron et Brisson,
1990). Plusieurs feux cependant n'ont
été que de faible intensité, laissant des cicatrices sur les arbres sans
toutefois les tuer. Ce régime des feux se révèle très propice au maintien
du pin rouge car il garde le milieu ouvert en épargnant les semenciers (fig.
2). La présence d'un tel
régime de feux sur les îles, comparativement aux feux de grande superficie
sur terre ferme, expliquerait pourquoi les peuplements de pin rouge s'y retrouvent à la
limite de leur aire de répartition. Il s'agit d'une limite écologique et
non climatique car, comme vous pourrez le constater, la croissance et la
reproduction des pins ici sont très
bonnes. On retrouvera aussi le genévrier commun qui, lui aussi, est restreint
aux îles
comportant des feux de faible intensité (Diotte et Bergeron, 1989).
Fig. 1. Superficie de l'île affectée
par les cinq derniers feux. Les zones correspondent aux
limites de différentes intensités de feu:
L= faible, M= modérée et H= élevée.
Certaines limites restent incertaines (? et ----) pour
les feux de 1849 et 1881. Pour le feu de 1799, --- entoure
les superficies où
des indices de feu ont été retrouvés;
cependant, on peut penser que le feu a brûlé
l'île entière. Les flèches représentent
la direction du vent au moment du feu.
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Fig. 2. Structure d'âge de populations de pin
rouge (Pinus resinosa) et de pin gris (Pinus banksiana)
sur l'île. Les années de feux sont indiquées par
des flèches sous l'abscisse.
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