Succession après feu : Le feu de 1923
Les
peuplements issus du feu de 1923 sont maintenant matures. Tous les arbres de la canopée
se sont établis immédiatement après le feu soit à partir de rejets de racines
(tremble), de rejets de souches (bouleau), de graines en provenance de cônes sérotineux
(épinette noire et pin gris) ou à partir de semenciers préservés du feu (épinette
blanche et sapin). Ce phénomène est bien illustré par les structures dâges des
différentes espèces en provenance des feux de 1923 et de 1916 (Gauthier et al., 1993;
Bergeron et Charron, 1994; fig 1). Labondance de la régénération préétablie
en sapin et en épinette contribuera à la création de peuplements mixtes suite à la
mort de la cohorte établie après les feux. Bien que toutes les espèces puissent être
présentes dans la cohorte après feu , la composition va varier en fonction des
conditions de sites et de la distance des semenciers. Ainsi, on retrouvera le tremble
surtout sur les sols profonds et frais du bas des pentes, le bouleau sur les tills à
mi-pente et lépinette noire et le pin gris sur le roc ou les dépôts de tills
minces en haut de pente. Le feu de 1923 se caractérise par labondance du pin gris
qui sexplique par la présence de plusieurs semenciers (dont on observe souvent des
chicots partiellement carbonisés) dans les peuplements qui au moment du feu étaient
âgés denviron 160 ans (Dansereau et Bergeron, 1993). On remarquera sporadiquement
des érables rouges qui sont ici à la limite nord de leur aire de répartition. Les
peuplements sont généralement isolés en altitude là où la période sans gel est plus
longue. Par ailleurs, en comparaison avec les populations du sud, les graines sont
généralement dormantes afin de protéger les semis vis-à-vis une saison de végétation
plus courte (Tremblay et
al., 1996).
Fig. 1. Structure d'âge de populations sélectionnées
de Pinus banksiana. Les flèches indiquent l'occurrence d'un
feu non léthal à l'intérieur d'une classe d'âge
particulière.
|
|