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Succession après feu: le feu de 1916

La présence de plusieurs feux de forêts d'âges différents autour du lac nous a permis d’identifier les changements dans la composition forestière jusqu’à une période de plus 230 ans après le passage des feux. Les successions sur les sites d’argile et de till évoluent suivant un modèle comparable (fig. 1; Leduc et al., 1995) : des peuplements feuillus au départ (tremble et bouleau), suivis de peuplements mixtes après 100 ans (tremble, bouleau, sapins, épinettes) puis de peuplements résineux (sapin et cèdre) plus de 150 ans après les feux. Soulignons, sur le roc, le remplacement du pin gris par l'épinette noire.

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Fig. 1. Variations temporelles des surfaces terrières relatives des principales essences forestières observées dans la région.

Les peuplements issus du feu de 1916 (carte des feux) constituent des peuplements matures après feu. Tous les arbres de la canopée ont été recrutés immédiatement après le feu   (fig. 2) alors que les sapins et épinettes en sous-bois se sont établis graduellement sous le couvert depuis 1916 (Bergeron et Charron, 1994). De vieux troncs de cèdre qui datent de la forêt brûlée en 1916 et des arbres survivants portant des cicatrices se retrouvent sur le site. En fait, le feu de 1916 a brûlé une forêt résineuse issue du feu de 1717 qui avait près de 200 ans. Malgré cela, on peut voir comment le feu a permis le remplacement de la forêt coniférienne par une forêt feuillue. Un projet en cours évalue en quoi cette alternance conifères-feuillus est essentielle pour le maintien de la fertilité des sites. L'étude du site de 1916 nous a aussi permis de mettre en évidence l'importance des épidémies de la tordeuse et de la livrée des forêts dans la région. La présence d'épidémies successives de la livrée des forêts explique en partie la faible croissance du bouleau alors que l'épidémie de tordeuse des bourgeons de l’épinette agit sur les strates de sous-bois et sur la régénération résineuse. Les trembles atteignent ici des hauteurs supérieures à 25m et leur biomasse est la plus importante connue en Amérique du Nord.

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Fig. 2. Structure d'âge des différentes espèces dans le feu de 1916.

 

 

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