Processus d'écosystème en relation avec la chronoséquence
Laccumulation de la biomasse ainsi que les réservoirs et les
flux de nutriments varient avec la chronoséquence. Les processus d'écosystème ne
varient généralement pas de façon linéaire avec l'âge des forêts puisqu'ils sont
affectés par un ensemble de facteurs, dont la composition des forêts, le stade de
croissance et les perturbations de la tordeuse des bourgeons de l'épinette qui modifient
le couvert forestier. La composition forestière a un effet important sur les processus
d'écosystème car les essences diffèrent par leur taux de croissance, leurs besoins
nutritifs et la qualité de leurs litières.
Le peuplier faux-tremble est lessence
qui produit le plus de biomasse et qui entraîne une plus grande circulation des
nutriments. Peu importe le stade de développement de la forêt, la biomasse vivante
totale est corrélée à la proportion de la biomasse de cette essence (tableau 1). De
plus, cette essence a des besoins élevés en calcium (par exemple : Ca dans la
biomasse sur pied : peuplier 900 kg/ha à 60 ans et pin gris 300 kg/ha) et favorise
un pH de la couverture morte plus élevé (pHH2O : Populus=5.55 :
Betula=5.06 conifères=5.07). Le sol sacidifie au cours de la phase
daggradation des forêts (75 ans) pour ensuite demeurer relativement stable (tableau
1). Il varie ponctuellement en fonction des essences. La minéralisation nette de
lazote ainsi que la nitrification potentielle sont plus élevées sous les feuillus
dont la litière est plus riche en azote mais ces différences sestompent sur les
sites plus âgés (fig. 1). Un apport plus important de débris ligneux au sol,
correspondant au déclin de la première cohorte de peuplier, pourrait expliquer le peu de
différences observées entre essences dans les vieux sites. Les effets des essences sur
le sol sont généralement similaires sur les dépôts de tills et dargile.
Cependant, le dépôt argileux contient des réservoirs de nutriments plus grands et les
particules fines contribuent à une plus grande stabilisation du carbone et de
lazote.
Réf. : Brais et al., 1995; Paré & Bergeron, 1995; Paré & Bergeron, 1996.
Tableau 1. Analyse de régression pour les effets de la proportion
de Populus tremuloïdes, du temps écoulé depuis
feu et de leur interaction sur la biomasse aérienne estimée
avant l'épidémie de la tordeuse des bourgeons de l'épinette.
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Fig. 1. Évolution de la quantité de biomasse
aérienne le long de la chronoséquence (par espèce
et totale). Les moyennes surmontées de la même lettre ne sont
pas significativement différentes.
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