Page 49 - GuideFERLDv2

Version HTML de base

P. 49 |
GUIDE FERLD 2012
Malgré son nom,
la tordeuse des bourgeons de
l’épinette s’attaque de préférence au sapin baumier
en se nourrissant des aiguilles de ses jeunes
pousses. Au cours du 20
e
siècle, au moins trois
épidémies ont été dénombrées par les chercheurs
associés à la FERLD. La dernière a eu lieu de
1970 à 1987. À la FERLD, une grande partie du
secteur issu du feu de 1760 était dominée par des
sapinières matures. Bien que tous les peuplements
qui renfermaient du sapin aient été touchés, c’est
cette partie qui a été le plus affectée.
Dans la zone d’aménagement, une grande partie
des peuplements touchés a fait l’objet de coupes
dites de récupération afin de transformer tous
ces arbres morts ou mourants avant que leur bois
ne se dégrade. Les jeunes peuplements et les
plantations situés le long du chemin de la Magusi
sont d’ailleurs majoritairement issus de ces coupes.
Quelques pochettes sont cependant demeurées
intactes. L’une d’elles se trouve à proximité du
dispositif SAFE.
SUIVEZ LE GUIDE
À votre sortie du secteur témoin de SAFE, juste
avant d’entrer dans le secteur de la coupe partielle
¹⁄₃, vous croiserez une intersection. Prenez le
sentier à gauche. Une petite boucle vous permettra
de voyager dans le temps; en sortant de la zone
affectée par le feu de 1923 (dispositif SAFE), vous
apercevrez une petite dépression qui annonce la
zone issue du feu de 1760. Si vous êtes attentifs,
vous remarquerez que la frontière est jalonnée par
quatre gros thuyas, dont trois portent des cicatrices
du feu de 1923. Vous pénétrerez alors dans un
peuplement tout droit sorti d’un manuel scolaire
pour quiconque veut comprendre l’influence de
la tordeuse des bourgeons de l’épinette sur la
dynamique forestière.
Remarquez l’abondance d’arbres morts sur
pied et au sol; il s’agit en grande partie des
« victimes » de la tordeuse. Le sapin a été le
plus touché, mais l’épidémie a fait des victimes
collatérales. Bouleversés par la brusque
modification des conditions environnementales
(plus de lumière, plus de vent, etc.), certains arbres,
notamment des bouleaux blancs, ont dépéri puis
sont morts quelques années après les sapins.
L’ouverture du couvert a par ailleurs permis aux
arbustes et à la régénération déjà présente de se
développer. Vingt-cinq ans plus tard, alors que les
débris ligneux sont passablement décomposés,
des semis de sapin, d’épinette blanche et de thuya
s’y installent (p. 32). Si vous avez visité la vieille
cédrière (Arrêt 5), l’allure de ce peuplement vous
sera sans doute familière. En forêt boréale mixte,
les vieilles forêts sont en effet typiquement
dominées par le sapin et/ou le thuya.
LA TORDEUSE DES BOURGEONS
DE L’ÉP I NET TE : UN I NSECTE VORACE
10
A R R Ê T
C’EST PAS PARCE QU’ON
EST PETIT QU’ON NE PEUT
PAS FAIRE DES GROS RAVAGES
À l’échelle du Québec,
lors de la dernière
épidémie de la tordeuse des bourgeons de
l’épinette, on a noté une baisse des volumes
de sapin et d’épinette blanche d’environ 180
millions de m
3
, soit près du quart des effectifs
des deux espèces.
© Danielle Charron