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GUIDE FERLD 2012
Au cours de votre visite,
portez une attention
particulière aux cavités qu’on observe parfois
dans les arbres, vivants ou morts. Plus que des
trous, il s’agit de véritables condos pour une
foule d’espèces qui les utilisent pour s’abriter,
se reproduire ou hiverner. Certaines cavités se
forment naturellement, alors que d’autres sont
excavées, le plus souvent par l’une des sept
espèces de pics que l’on compte dans la région.
Comme ceux-ci n’utilisent la cavité qu’une seule
année, elle est vacante l’année suivante et prête
à être réutilisée par d’autres espèces qu’on dit
utilisatrices secondaires.
Dans la forêt boréale mixte de l’ouest du Québec,
on dénombre près d’une trentaine de ces espèces.
Il peut s’agir de passereaux, comme l’hirondelle
bicolore ou encore de rapaces, comme la petite
nyctale ou la crécerelle d’Amérique. On peut
même y trouver des canards, comme le garrot
à œil d’or ou le si bien nommé canard branchu.
Des mammifères y élisent aussi domicile, comme
le grand polatouche (aussi connu sous le nom
d’écureuil volant), la martre d’Amérique et plusieurs
espèces de chauve-souris.
Les chercheurs associés à la FERLD ont commencé
à s’intéresser à ces arbres en 2003 pour comprendre
comment fonctionne ce marché locatif très
complexe. En suivant année après année les même
cavités, les chercheurs travaillent à caractériser
les arbres qui servent de condos ainsi qu’à établir
les liens qui unissent les pics (les utilisateurs
primaires) et les utilisateurs secondaires. Leur but
consiste à établir une véritable « cartographie » des
réseaux de nidification. Ils ont aussi pour objectif
d’évaluer l’impact des activités d’aménagement sur
la disponibilité et l’utilisation des cavités.
UNE TÉLÉ-RÉALITÉ
À LA FERLD
Intriguant n’est-ce pas? Pour être témoin de
l’intimité de cette faune cavicole, visionnez les
vidéos réalisées par les étudiants-chercheurs au
www.faunecavicole.ca
Entre autres vedettes: des familles de pics, un
grand polatouche et une petite nyctale. Vous verrez
l’évolution de plusieurs nichées, de l’incubation des
œufs à l’envol des jeunes, et pourrez même assister
à une attaque d’écureuil roux!
J EUNE COUPL E DE CANARDS
RECHERCHE 1 ½ POURR I
02
A R R Ê T
PARCE QU’ON N’ATTEINT
PAS UNE CAVITÉ EN SE
METTANT SUR LA POINTE
DES PIEDS…
Pour identifier les locataires,
les chercheurs ont dû rivaliser
d’ingénierie.
C’est finalement à l’aide d’une caméra fixée
au bout d’une perche télescopique pouvant
atteindre 15 m qu’ils ont pu franchir le seuil
de la porte et ainsi voir en direct, jour après
jour, l’évolution des nichées.
© Simon Bédard