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GUIDE FERLD 2012
Dans les années 1990
,
on a vu émerger le concept d’aménagement écosystémique. Cette approche repose sur la
prémisse que si on veut maximiser les chances de conserver toutes les fonctions des écosystèmes forestiers ainsi que
les organismes qui y vivent, l’aménagement devrait s’inspirer des processus qui y ont naturellement cours pour ainsi
minimiser les écarts entre la forêt aménagée et la forêt naturelle. Autrement dit, on devrait appliquer davantage nos
connaissances du fonctionnement de la nature dans l’aménagement pour conserver l’intégrité écologique de la forêt.
Ce concept a fait son chemin dans les milieux universitaires et décisionnels, si bien qu’il est maintenant au cœur de
la Loi sur l’aménagement durable du territoire forestier adoptée en 2010. Mais dans la pratique, comment s’y prendre?
Dès sa création, la FERLD s’est penchée sur la question. Pour ce faire, on a décidé de zoner le territoire, c’est-à-dire de le
diviser en trois parties ayant chacune une vocation qui lui est propre. C’est le concept de la triade, qui permet de mettre
en œuvre l’aménagement écosystémique sans pour autant nuire aux activités socio-économiques générées par la forêt.
CONSERVER POUR COMPRENDRE
Dans un premier temps, si on veut tenter de reproduire ce qui se passe en forêt, on doit évidemment s’appuyer sur
une solide compréhension des régimes de perturbations (feux, insectes) et de la dynamique des écosystèmes. Le volet
recherche de la FERLD est en grande partie consacré à ces enjeux. Saviez-vous que le quart du territoire est voué
à la conservation? Cette partie, qui n’a connu que très peu l’influence humaine, constitue le point de référence des
chercheurs. On y retrouve d’ailleurs trois écosystèmes forestiers exceptionnels, des territoires désignés par le ministère
des Ressources naturelles et de la Faune du Québec en raison de leur grande valeur écologique (Arrêts 3, 5 et p.45).
Quatre autres territoires sont en attente de désignation.
L’AMÉNAGEMENT ÉCOSYSTÉMIQUE,
ÇA RESSEMBLE À QUOI?
Dans un deuxième temps, les chercheurs doivent développer des pratiques d’aménagement qui s’inspirent des processus
qu’ils ont étudié dans la zone de conservation et ailleurs en forêt boréale. Une fois élaborées, on doit les tester. La
seconde zone, qui couvre environ 65% du territoire, est donc consacrée à l’expérimentation de ces nouvelles approches.
Suite aux traitements sylvicoles, on assure un suivi afin d’évaluer leurs impacts sur les diverses composantes du milieu.
C’est ici que réside toute l’importance du statut de Forêt d’enseignement et de recherche puisque les chercheurs ont
plus de souplesse pour innover et expérimenter des nouveaux traitements sylvicoles. Ainsi, on utilise une bien plus
grande diversité de traitements que ce qui est habituellement pratiqué en forêt publique. Les arrêts 6, 9 et 11 illustrent
des exemples de traitements appliqués dans un contexte d’aménagement écosystémique.
POUR COMBLER
LE MANQUE À GAGNER…
Le retrait d’une portion du territoire de l’exploitation forestière et l’application de mesures visant à maintenir l’intégrité
écologique des écosystèmes aménagés peuvent se traduire par une diminution des volumes de bois disponibles pour
l’industrie forestière. Afin de combler les réductions d’approvisionnement et ainsi minimiser l’impact économique d’une
approche écosystémique, une dernière zone est dédiée à l’aménagement intensif et a pour objectif de maximiser la
production ligneuse par unité de surface (Arrêt 7). Cette zone pourrait éventuellement couvrir jusqu’à 10% du territoire.
Un tiers de sa superficie est consacré à l’évaluation du potentiel de la ligniculture (Arrêt 8).
L E ZONAGE COMME
OUT I L D’AMÉNAGEMENT